24 février 2025 • Actualité
Les zones commerciales, largement répandues en France, se situent principalement aux entrées de ville et représentent une ressource foncière précieuse. Il est nécessaire de réaménager ces espaces pour les adapter aux nouveaux usages des consommateurs, tout en intégrant des logements, des bureaux et des infrastructures logistiques aux côtés des commerces. Témoignage de Marie Cheval, présidente de la Fédération des Acteurs du Commerce dans les Territoires (FACT), à l’occasion de la publication du livre blanc d’Icade sur les entrées de ville.
En France, il existe 1 500 zones commerciales périphériques. Elles s’étendent sur plus de 500 millions de mètres carrés et captent près de 72% des dépenses des Français en magasin. Près de neuf Français sur dix les fréquentent. Parfois critiquées, elles font pourtant partie de la vie quotidienne des Français. Le taux de vacance y est relativement faible. Elles sont devenues à la fois le symbole de l’étalement urbain, tout en représentant une vraie opportunité en matière de foncier, notamment depuis la loi Zéro Artificialisation Nette (ZAN).
L'avenir des zones commerciales d'entrée de ville repose sur leur capacité à s'adapter aux changements sociétaux, économiques et environnementaux. Ces espaces doivent évoluer pour rester pertinents et attractifs pour les consommateurs. Cela passe par l’évolution commerciale afin d’intégrer de nouvelles marques, du loisir, de la santé… Mais aussi par des réaménagements de plus grande ampleur afin d’intégrer d’autres usages (bureaux, logements) et participer à la transformation des villes. C’est notamment le but de l’appel à projet lancé par le Gouvernement pour la transformation des entrées de ville.
Le commerce est en perpétuelle évolution et l’une des principales missions des centres commerciaux est d’anticiper les tendances, telles que le développement de l'omnicanal ! Aujourd’hui les clients sont à la recherche de flexibilité et entremêlent les expériences de consommation qu'elles soient physiques ou digitales : on se renseigne en ligne, on essaye en magasin. Les centres commerciaux s'adaptent en intégrant des services comme le « click and collect », des points de retrait et des expériences d'achat hybrides, combinant le physique et le numérique. Le magasin reste essentiel mais doit offrir une expérience client irréprochable.
Empreinte carbone, conditions de production, composition et provenance des produits deviennent des critères de choix des citoyens-consommateurs. Chaque marque s’y adapte. La tendance vers le soutien des entreprises locales incite les centres commerciaux à inclure des marques locales, des artisans et des marchés éphémères pour attirer les consommateurs soucieux de leur impact. Toutes les enquêtes d'opinion montrent que le pouvoir d’achat est la première préoccupation des Français. Les centres commerciaux sont le lieu de défense du pouvoir d’achat, car ils sont souvent adossés à un hypermarché, proposant un large choix d’enseignes et de marques à tous les prix. Enfin, le développement de la santé et du bien-être. L’accès aux soins est la deuxième préoccupation des Français. Les centres commerciaux proposent non seulement des espaces de bien-être ou des salles de sport mais également des pharmacies, laboratoires d'analyse et cabinets dentaires.
« L'avenir des zones commerciales d'entrée de ville repose sur leur capacité à s'adapter aux changements sociétaux, économiques et environnementaux. »
La France a besoin de foncier : il est indispensable de densifier et mieux utiliser l’existant car on ne peut plus artificialiser. Les zones commerciales représentent donc un véritable réservoir. Il faut transformer la ville tout en veillant à ce que dans ces nouvelles zones, le commerce reste présent aux côtés des bureaux, des logements… et de tous autres projets comme les activités de logistique ou en lien avec la réindustrialisation de la France voulue par le Gouvernement. Chaque projet est spécifique, nécessite d’aligner beaucoup d’acteurs et prendra du temps.