Anthony Borré, premier adjoint au maire de Nice, apporte son témoignage sur sa vision de la ville en 2050, et plus particulièrement sur le thème du logement.

La reconnaissance de Nice et de la Métropole Nice Côte d’Azur dans l’opération « Territoires engagés pour le logement » met en lumière leur rôle précurseur dans l’élaboration de solutions innovantes dans le domaine du logement. Pouvez-vous en citer quelques-unes ?

Les solutions novatrices que nous proposons dans le domaine du logement s’articulent autour de deux axes :

1. Intégrer les avantages des technopoles périurbaines (R&D, formation) dans un environnement urbain dense, avec une mixité fonctionnelle, un bon accès aux transports et une vie urbaine active ;

2. Offrir des logements variés (libres, sociaux, étudiants, seniors) adaptés au climat méditerranéen, avec un bon confort estival.

Par ailleurs, les programmes de logements vont bénéficier de la stratégie énergétique de la ZAC qui s’inscrit dans un contexte de sécurisation de l’alimentation énergétique, de maîtrise de la demande énergétique et du développement de production d’énergies renouvelables locales. Mais ce n’est pas tout ! Nos programmes vont également bénéficier d’une gestion des eaux pluviales innovante et des opérations de renaturation, notamment à travers la création de parcs bénéficiant de l’appui financier du Fonds vert 2023. Enfin, je tiens à rappeler que l’offre de logements que nous proposons a pour objectif d’être avant tout qualitative, peu consommatrice d’espaces, proche des transports en commun et accessible aux actifs et jeunes actifs.

 

Nice et la Métropole Nice Côte d’Azur ont présenté en décembre 2023 les résultats de l’étude menée sur la création de logements en surélévation, avec un potentiel identifié de 7 750 nouveaux logements. Avez-vous avancé sur cet objectif ?

En 2024, la Métropole Nice Côte d’Azur et la Ville de Nice ont partagé les résultats de leur étude sur les potentiels de surélévation de bâtiments publics avec les bailleurs sociaux et syndics. Il convient maintenant que chacun s’approprie ces résultats et examine les capacités de développement en engageant les études techniques de faisabilité. La ville de Nice et la Métropole Nice Côte d’Azur ont renforcé leurs subventions afin de soutenir financièrement ces opérations coûteuses qui permettront de produire du logement social. Côte d’Azur Habitat a rapidement identifié cinq immeubles pour la surélévation et a commencé des études en collaboration avec un spécialiste externe. Une première opération à Nice est en préparation. On avance !

« Le logement pour la ville de 2050 doit d’abord satisfaire les besoins de tous les habitants, qu’ils soient étudiants, retraités, actifs, saisonniers ou précaires, tout en réduisant l’impact environnemental et la consommation d’espace.  »

Anthony Borré

 

L’Opération d'Intérêt National (OIN) Nice Éco Vallée a vocation à produire de l’habitat diversifié et de qualité. Pouvez-vous la décrire ? Dans un territoire très exposé au réchauffement climatique, comment définissez-vous un logement de qualité ?

Un logement de qualité, c’est d’abord un logement qui répond aux attentes de ses futurs propriétaires ou locataires. Ainsi, les logements se voudront évolutifs dans la mesure du possible, avec des superficies minimales par typologie. Ils devront également bénéficier d’espaces extérieurs généreux ainsi que d'un éclairage et d'une ventilation naturels (logements traversants ou double orientation). Le climat méditerranéen et le dérèglement climatique nécessitent de concevoir des bâtiments adaptés. Ainsi, chaque immeuble de logement devra être étudié à travers le prisme de confort d’été : systèmes d’isolation et de ventilation performants, apports d’ombre, végétal en pleine terre dans les espaces libres, aptitude au refroidissement, sans dispositif de climatisation…

Plus globalement, comment imaginez-vous un logement adapté aux enjeux de la ville de 2050 ?

Le logement pour la ville de 2050 doit d’abord satisfaire les besoins de tous les habitants, qu’ils soient étudiants, retraités, actifs, saisonniers ou précaires, tout en réduisant l’impact environnemental et la consommation d’espace. Par ailleurs, assurer un confort thermique optimal, en particulier durant l’été, est crucial pour le bien-être des résidents et pour limiter la consommation énergétique. Pour répondre aux défis de 2050, ces logements devront garantir une excellente accessibilité aux transports en commun et aux modes de déplacement doux, afin de minimiser l’impact environnemental des déplacements et des trajets domicile-travail.

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