Actualité • 15 October 2024
Témoignage d’Olivier Sichel, directeur général délégué de la Caisse des Dépôts et directeur de la Banque des Territoires en première ligne sur la réindustrialisation de la France.
Je crois en la réindustrialisation de notre pays. Nous savons les heures difficiles qu’a connues ce secteur en France, mais ce temps est révolu. Les talents ne manquent pas ! Nous entretenons une dynamique vertueuse pour notre industrie et nous observons depuis quelques années le fruit de ce travail.
À la Banque des Territoires, c’est ce que nous nous efforçons de faire depuis 2018. Nous sommes depuis lors un des principaux opérateurs du programme Territoires d’Industrie lancé par l’État avec comme objectif la reconquête industrielle par et pour les territoires. De 2020 à 2023, nous avons accompagné plus de 260 projets pour un total de 1,2 milliard d’euros de financement. Gigafactory de batteries électriques, production de puces microleds ou encore de farine issue de protéines d’insectes : les exemples sont nombreux !
« De 2020 à 2023, nous avons accompagné plus de 260 projets pour un total de 1,2 milliard d’euros de financement. »
Dans le cadre de cette stratégie, pourquoi cibler les villes ? Vous connaissez certainement trop bien ces hangars désaffectés ou ces terrains abandonnés parfois en plein centre de nos agglomérations. En plus d’enlaidir nos lieux de vie, ils polluent les sols et occupent des espaces pouvant être réhabilités. C’est pour cela qu’avec la Banque des Territoires, nous avons construit un volet spécifique dédié aux friches industrielles. Nous avons développé un portail foncier permettant de recenser et ainsi de mieux cerner les espaces à valoriser dans les centres urbains.
À l’heure de la densification et de la transition écologique, il est nécessaire d’accompagner les
industries vers ces changements. Nous finançons l’aménagement et l’immobilier industriel par la
dépollution des friches, l’aménagement de zones industrielles, la construction de nouvelles usines, l’installation sur un site d’infrastructures liées à la transition écologique et environnementale (centrale biomasse, énergie renouvelable, mobilité durable, recyclage des déchets, etc.) et d’infrastructures numériques. La sobriété foncière correspond parfaitement à notre stratégie : optimiser les terrains existants pour moins artificialiser et mieux utiliser les ressources à disposition. La ville de 2050 sera vivable et respirable si nous travaillons dès aujourd’hui à la transition des industries qu’elle abrite.
« La sobriété foncière correspond parfaitement à notre stratégie : optimiser les terrains existants pour moins artificialiser et mieux utiliser les ressources à disposition. »
Pour encourager l’installation d’industries innovantes, nous allons également accompagner en
finançant à hauteur de 450 millions d’euros le préaménagement et le prééquipement de nouveaux sites «clés en main» afin de permettre l’installation au plus vite de nouvelles usines.
Une nouvelle industrie voit le jour en France. Elle est résiliente, novatrice et performante. Est-elle
incompatible avec des zones urbaines ? Cela dépend de nous, elle peut créer des emplois tout en
respectant son environnement et les habitants. Développons la ville productive ! Je souhaite la réussite de cette transformation industrielle et c’est l’ambition que nous portons, collectivement, à la Banque des Territoires.