Cent soixante-dix pays étaient réunis à Busan, en Corée du sud, il y a quelques jours pour discuter de la mise en place d’un traité international contraignant pour lutter contre la pollution plastique. Alors que cette session de négociation s’est soldée par un échec, la Fondation de la Mer, dont Icade est partenaire, rappelle l’importance d’une ville de 2050 beaucoup plus attentive à sa consommation de plastique, au bénéfice de la nature et de l’océan.

Du plastique c’est fantastique au plastique c’est dramatique

L’invention du plastique au début du XXème siècle a révolutionné la fabrication d’objets, en réduisant leur poids tout en augmentant leur résistance et leur longévité. Il a aussi ouvert un nouveau cycle de pollution, particulièrement délétère pour la nature et la biodiversité.

Le plastique pollue en effet tout au long de son cycle de vie, de sa production à sa destruction. Dès leur fabrication, réalisée à 99 % à partir de ressources fossiles extraites du sous-sol, les plastiques contribuent à 3 à 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Une fois produits, ces plastiques sont transportés : ils voyagent à travers le monde sous forme de granulés, parfois appelés « larmes de sirène », qui finissent trop souvent sur les plages, après être tombés des conteneurs de bateaux. Lors de leur utilisation, les plastiques libèrent des micro-plastiques, qui perturbent les systèmes endocriniens, le développement et la reproduction des organismes. Enfin, les déchets plastiques sont fréquemment retrouvés dans la nature puis dans l’océan, où ils se dégradent en particules de plus en plus petites puis intègrent toute la chaîne alimentaire, du plancton aux hommes.

Alors que la population mondiale a été multipliée par 2,5 depuis les années 1960, la production de plastique l’a été par plus de quarante selon l’OCDE, posant la question de l’omniprésence d’un matériau aussi nocif pour l’environnement.

 

La pollution plastique, un défi majeur pour l’océan

De fait, le plastique est partout : au plus profond de l’océan et au sommet de la plus haute montagne. Les hommes comme les animaux sont les victimes de cette pollution parfois invisible. Selon l’Unesco, les déchets plastiques causent la mort de plus d’un million d’oiseaux marins et de plus de cent mille mammifères marins chaque année. En plus des produits toxiques qu’ils contiennent, comme les additifs chimiques (phtalates, retardateurs de flamme à base de brome…), le rôle potentiel des déchets plastiques marins comme vecteurs d’agents pathogènes humains opportunistes et de micro-organismes résistants aux antibiotiques représente une autre menace significative.

L’utilisation excessive des plastiques, combinée à une gestion insuffisante des déchets, est à l’origine d’une pollution incontrôlée. La prévision d’une augmentation de 25 % de la population mondiale rend d’autant plus urgente la mobilisation de tous pour diminuer drastiquement notre consommation de plastique. Selon National Geographic, depuis 2015, plus de 6,9 milliards de tonnes de déchets plastiques ont été produites. Environ 9 % ont été recyclés, 12 % ont été incinérés et 79 % ont été accumulés dans des décharges ou dans la nature. La réduction de la production et de la consommation de plastiques, ainsi que leur traitement après usage, sont donc des défis majeurs à relever dès aujourd’hui pour la ville de 2050.

Que pouvons-nous faire à notre échelle ?

80 % des déchets marins proviennent de l’intérieur des terres et une fois en mer, 90 % terminent leur course au fond des océans. Il est donc illusoire de chercher à nettoyer la mer ; il faut agir en amont, avec des solutions qui se situent à terre. Chacun de nous peut adopter un mode de vie circulaire, arrêter ou réduire sa consommation de cigarettes, s'assurer que ses articles de toilette ne contiennent pas de plastique, refuser l’utilisation de sacs plastique lors de ses courses, ou encore remonter ses manches et participer à des collectes de déchets près de chez lui, en rejoignant une association du réseau "Un Geste pour la Mer".

La Fondation de la Mer agit également pour une meilleure intégration de l’océan dans les politiques nationales et internationales.

La Fondation de la Mer appuie la signature d’un traité ambitieux pour lutter contre le plastique à sa source et réduire sa production. Il est nécessaire que des décisions rapides et réellement efficaces soient prises pour endiguer le problème systémique du plastique, au-delà des questions de recyclage, la réduction et le remplacement du plastique doivent être au cœur des débats.

 

A propos de la Fondation de la Mer :

Depuis 2015, la Fondation de la Mer sensibilise et mobilise les citoyens, les entreprises et les politiques aux enjeux de la pollution plastique, notamment en soutenant des associations qui œuvrent sur le terrain, dont le programme “Un geste pour la mer” qui rassemble trois cent soixante-dix acteurs. En 2023, la Fondation de la Mer a publié un rapport “Vers la fin de la pollution plastique dans l’Océan ?” avec onze recommandations clés. Accréditée auprès du Programme des Nations Unies pour l'environnement, la Fondation de la Mer est également présente dans tous les grands rendez-vous internationaux pour soutenir l’urgence d’un traité plastique ambitieux.

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