Au micro d’Icade, Anne-Marie Jean, vice-présidente de l’Eurométropole de Strasbourg, s’est prêté au jeu des questions-réponses sur les enjeux et les défis de la ville de 2050.

Quelle est votre vision de la ville de 2050 ? 

Une ville qui allie toutes les fonctions, qui soit une ville productive où il y a de l'emploi, où il y a de l'activité économique, y compris de l'activité industrielle. Où il fasse bon vivre pour toutes les populations, qui soit donc une ville inclusive, une ville où on puisse respirer un air de qualité, une ville où on puisse avoir des loisirs, où on puisse se déplacer aisément avec des modes de transport doux. Et puis une ville qui soit belle.

Quels sont les principaux défis à relever pour les territoires pour les années à venir ? 

Je crois que le plus gros défi, c'est en fait de travailler ensemble, tous acteurs confondus. Parce que les défis aujourd'hui sont énormes. Ces enjeux de transition énergétique, ces enjeux de faire face au changement climatique, les enjeux d'évolution de l'économie, les enjeux des besoins d'habitat sont tels que chacun dans son coin on ne pourra pas les résoudre et que nous devons vraiment travailler tous ensemble là-dessus.

Y-a-t-il un projet transformatif emblématique sur votre territoire ?

J'aimerais bien citer le réseau de chaleur que nous avons mis en place à Strasbourg à partir de la récupération de chaleur fatale des industries du port. La chaleur fatale, c'est cette chaleur qui s'échappe à l'issue du processus industriel. Depuis 2021, la chaleur fatale de certaines entreprises ne s'échappe plus dans les airs. Elle part dans tout un système de tuyauterie qui a été implanté et qui permet de chauffer d'autres entreprises du port, l'école du quartier, la clinique qui est proche. Elle permet d'ores et déjà de chauffer un équivalent de 30 000 logements et pourra bientôt chauffer l'équivalent de 50 000 logements. Voilà un projet qui part de la démarche d'économie circulaire, de récupération d'une chaleur qui est là, qui n'a besoin de rien d'autre pour exister, qui est un projet aussi coopératif. Parce que c'est l'existence de ces industries à proximité des habitations qui fait que c'est possible et qu'on a aujourd'hui une chaleur à coût stable, dans un moment où les coûts de l'énergie ont explosé. Et c'est donc aussi un facteur de stabilité, de résilience de notre territoire. Il s’agit typiquement du genre de projet qui peut naître quand on a une approche qui fait un pas de côté, qui sort du raisonnement classique et qui met ensemble des acteurs qui avant ne l’auraient pas fait.

 

Découvrez le témoignage d’Anne-Marie Jean en vidéo 

 

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