Laurent Monnet, maire-adjoint à la transformation écologique à Saint-Denis (93) donne sa vision de la ville de 2050. Il partage des exemples concrets, récents et emblématiques de la ville de demain. Et nous fait part des difficultés et des solutions adoptées pour transformer la ville.

Quelle est votre vision de la ville de 2050 ?

Ma vision de la ville de 2050, c’est une ville de la mixité, de la diversité, de la variété. Mais une ville où cette diversité, cette variété, construit son équilibre aussi dans une forme de symbiose entre les différentes parties. C'est une ville plus durable, plus flexible, plus adaptable aux changements auxquels on sera confronté. Très concrètement, c'est aussi une ville qui fait place à la nature, bien entendu une place forte aussi à l'économie circulaire, qui sait réutiliser, se reconstruire sur elle-même d'une certaine manière, qui sait aussi produire localement son énergie. Bref, qui se donne des capacités, y compris dans le domaine de l'alimentation, à être plus durable, plus résiliente.

Pouvez-vous partager des exemples concrets de la ville de 2050 telle que vous l’imaginez à Saint-Denis ?

Je peux donner deux exemples. On a la chance sur le territoire de Saint-Denis d'avoir eu le développement du village olympique, en tout cas d'une partie du village olympique qui se développe également sur le reste du territoire de Plaine Commune, à Saint-Ouen par exemple. Ce village a été construit dans une perspective du climat de 2050. Il répond à nos ambitions politiques locales, notamment au travers de la place faite à la nature mais aussi à l'économie circulaire. Je peux donner un exemple, celui du bâtiment Cycle, qui recycle ses eaux, utilise la chaleur des eaux usées, transforme les biodéchets des habitants pour en faire du compost et enrichir les sols. Voilà un bel exemple de la ville de demain. Il y en a d'autres. La capacité de ce village à se transformer puisque les immeubles consacrés au logement des athlètes ont été prévus pour se transformer ensuite en logements de familles. Ils bénéficieront de cuisines qui n’avaient pas été intégrées lors de la livraison des logements. Ce sont deux exemples de la capacité aussi à évoluer et à utiliser ses propres ressources dans la ville de demain.  

 

Quels ont été les obstacles et leviers pour la réalisation de ces projets ?

Il y a des obstacles juridiques, techniques bien entendu, financiers. Les freins à la construction et au portage de toutes ces transformations sont des freins plutôt humains, liés à un manque de connaissance donnée aux habitants des nouveaux usages, des capacités qu'ils ont à changer certains de leurs comportements. C’est l'objet d'un projet qu'on porte nous aussi à Saint-Denis, à Plaine Commune, qui vise à créer du lien et à porter à la connaissance des habitants toutes les actions qu'ils peuvent mener pour habiter, vivre, bouger dans leur ville de manière plus durable et plus respectueuse aussi de l'environnement et plus profitable à la ville de demain.

 

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